A2Z Art Gallery est fière et heureuse de présenter « C.M.Y.K. », la première exposition personnelle de Yang Mian à Paris.
À l’heure actuelle, nous vivons dans une monde où la guerre de l’image fait rage. Tout autour de nous tend à nous faire acheter un produit, à nous orienter vers une idée, à nous influencer. Qu’elle soit digitale ou sur papier, l’image est aujourd’hui massivement présente.
Yang Mian a toujours interrogé la notion de média. La diffusion universelle des images possède-t- elle le même pouvoir d’influence sur tous les publics ? Comment influence-t-elle le public ? Par quel biais se diffuse-t-elle ? Après avoir exploré dans les années 1990 jusqu’en 2005 le rapport du public chinois face à l’image publicitaire des femmes chinoises idéalisées, Yang Mian s’intéresse depuis une dizaine d’années à la question de l’impact des médias artistiques et l’éducation des publics, en particuliers chinois.
Pour l’exposition, Yang Mian a sélectionné des œuvres de l’Histoire de l’Art chinois collectionnés par le Musée Guimet et le Musée Cernuschi.
Malgré le développement récent de l’accès à la Culture par le biais de la muséologie en Chine, les publics chinois ont toujours été éduqués à travers les livres d’Art. En dépit de la difficulté de voyager en France et de voir les tableaux in situ, l’accès à cette dernière est d’autant plus freiné. Dès lors, Yang Mian pointe du doigt la différence d’appréciation entre la vision réelle et la version imprimée des tableaux suivant le modèle C.M.Y.K.. Par définition, le modèle C.M.Y.K. (Cyan, Magenta, Yellow, blacK) désigne les quatre couleurs primaires, ou plus précisément les trois couleurs primaires plus le noir, qui sont utilisées lors d’une impression en quadrichromie. Dans une mécanique de réappropriation de l’origine de l’image, Yang Mian nous ramène à la genèse de l’art pictural et celle de l’impression : C.M.Y.K.. Ces couleurs primaires sont enfermées dans des formes rondes parfaites volontairement placées par le peintre les unes à côté des autres, sans se superposer. La netteté du cercle et la non superposition des couleurs viennent symboliser la quête de perfection d’une représentation.
Dans un univers multiculturel nourri, d’une part, de l’Art occidental avec la technique de la mosaïque, celle des impressionnistes, celle des pointillistes et de la peinture abstraite, et, d’autre part, de l’Art chinois, avec la technique des peintures « shanshui » (« peinture de paysage »), celle des lettrés et de la sculpture « Taihu », la technologie informatique de Yang Mian plonge notre regard au coeur d’un jeu bercé entre le visible et l’invisible, entre la réalité et l’illusion, entre l’abstrait et le figuratif. Les compositions se révèlent dans une lecture unique essentielle : celle de l’essence de la peinture (les couleurs primaires) et de la vue (jeu d’optique quadrichromique) vers notre ciel (cet espace accueillant la spiritualité qui se dégage des paysages et des scènes religieuses bouddhistes).
En sondant notre compréhension du monde invariablement influencée par la diffusion massive des images, Yang Mian nous invite à nous ressourcer dans le passé culturel et nous tourner vers l’avenir pour nous sensibiliser à l’impact de l’environnement médiatique qui nous entoure.