« Ce dont les gens ont besoin, ce sont de belles histoires réconfortantes qui leur donnent le sentiment que leur vie a un sens. C’est de là que vient la religion. »
- Haruki Murakami, écrivain japonais
Présentée pour la première fois à Paris, l’exposition « I don’t understand your sorrow » (« Je ne comprends pas votre chagrin » en français) est le reflet de la peur la plus profonde de l’artiste : la solitude.
Vivian Ho, artiste hongkongaise née au début des années 1990, pense que la solitude la plus profonde se ressent lorsque son corps et son esprit sont entourés par la foule et submergés par l’océan frénétique de la ville animée. En comparant le sentiment physique du vide à la douceur imaginative de l’esprit, Vivian dévoile au public des visions rythmées de lueurs étranges, sinon pessimistes, de la ville surpeuplée dans laquelle elle vit au quotidien : Hong Kong.
Les normes et standards sociaux y sont des contraintes humaines dans lesquelles Vivian Ho se sent piégée en tant que femme peintre asiatique. Tout relève alors d’une question de perception.
En confrontant des éléments surréalistes aux couleurs chaudes au paysage bétonné de la vie urbaine, Vivian Ho nous invite à remettre en question notre manière conventionnelle d’exister. Sommes-nous un simple rouage d’une machine complexe ? Ou sommes-nous, au contraire, un algorithme incarné pour complexifier une réalité a priori simple ?
Le questionnement est sans fin et ne trouve aucune réponse. C’est ainsi que l’exposition présente, dans une deuxième lecture, l’immense peur d’une femme - de l’humanité ? - d’être seule au point de se raconter des histoires aux esthétiques « oniriques et rassurantes ». La réflexion d’une femme en quête de réponses vivant dans le milieu de l’inconnu.