Gravé à l’entrée de l’Ecole fondée à Athènes par Platon, ce célèbre aphorisme fait référence à l’expression employée par Pythagore bien avant Socrate. Puisant dans son répertoire iconographique, Nicolas Panayotou, artiste français d’origine grecque né en 1973, explore les différentes combinaisons de formes géométriques et chromatiques évoluant dans une organisation spatiale conditionnée par son savoir et son intuition.
Science de figures et de volumes se mouvant dans l’espace, la géométrie est traitée comme un système de référence à partir duquel se conçoivent les démarches tant intellectuelles que spirituelles. S’inspirant de Kasimir Malevitch, du Bauhaus et de toute la lignée d’artistes optiques, Nicolas élabore son propre langage visuel géometrico-abstrait en explorant la relation entre la ligne et les couleurs.
Dans cette troisième exposition personnelle à la galerie, où le tableau prend la dimension d’écran, il nous propose une expérience autour d’effets optiques en s’adressant directement aux facultés sensorielles du spectateur. Utilisant la texture naturelle du support pour obtenir des tons puissants et nombreux, rigoureusement à plat, il obtient sur des plans colorés un phénomène spatial qui s’évanouit tour à tour dans un mouvement perpétuel.
À travers la série Pinacothèque, Nicolas nous invite à franchir une porte symbolisée par le rectangle, interprétation du Mastaba égyptien. Créant une illusion de profondeur de champ, la figure constitue un univers cosmique tel que l’artiste optique Victor Vasarely pouvait le proposer dans ses œuvres. Dans la série Pythie, l’œil du spectateur se laisse guider par les rayons oculaires de la roue pour découvrir, telle la Pythie, un vertige de symboles. Inspirée du motif de la cible traité par Julio Le Parc, la forme circulaire revêt ainsi l’aspect des variations d’ondes où la couleur se propage mais ne s’écarte pas du centre.
Pour explorer l’espace tridimensionnel, Nicolas Panayotou a érigé des œuvres picturales en volume autour de cercles concentriques colorés avec la collaboration d’Olivier Glon, designer spécialisé dans la géométrie spatiale et descriptive. Mises en 3 dimensions d’une œuvre picturale autour de cercles concentriques colorés, les deux sculptures Discobole 1 et 2 reprennent la forme primitive hélicoïdale faisant écho dans notre inconscient collectif à une forme universelle. Symbole des trois colonnes du temple de Salomon, l’installation des colonnes lumineuses Elevations dévoilent une anthropométrie graduelle et chromatique se révélant à chaque passage du spectateur.
L’exposition Nul n’entre ici s’il n’est géomètre (re)pose alors les questions d’une connaissance de l’expérience réfléchie sous le prisme universel de la géométrie. Chacun d’entre nous est invité à réévaluer intuitivement sa capacité d’abstraction et aborder la géométrie comme l’art du trait.
Nicolas Panayotou
NICOLAS PANAYOTOU: « Nul n’entre ici s’il n’est géomètre »
Past exhibition